
La charge mentale des salariées en France : quels effets sur leur vie professionnelle, personnelle et leur santé ?
Cette notion englobe la gestion simultanée des responsabilités domestiques, familiales et professionnelles, constituant une réalité omniprésente pour de nombreuses salariées.
Des répercussions alarmantes sur la santé et le bien-être
Cette surcharge cognitive pèse lourdement sur la santé des femmes salariées. Ainsi, 53 % d’entre elles se sentent stressées ou angoissées au quotidien, et 41 % ont l’impression d’être dépassées. Les impacts sur la santé physique et mentale sont préoccupants : 38 % rapportent une fatigue chronique ou un épuisement, et 33 % indiquent une hausse du stress et de l’anxiété dans le cadre professionnel. Ces données soulignent l’urgence d’une prise en charge adaptée pour préserver leur bien-être.
Quand vie professionnelle et personnelle se confondent
Le baromètre révèle une forte imbrication entre la vie professionnelle et personnelle. Près de 66 % des répondantes estiment que leur charge mentale au travail entraîne des répercussions sur leur vie privée, tandis que 53 % constatent l’effet inverse, avec leur charge mentale personnelle qui affecte leur performance au travail. Cette double pression contribue à une dégradation des conditions de travail pour plus de la moitié des femmes, avec une diminution de leur concentration (21 %) et une baisse de productivité (17 %).
Malgré les progrès vers une égalité hommes-femmes, la répartition des responsabilités domestiques reste déséquilibrée. Les femmes continuent de porter la charge principale dans des domaines tels que l’éducation des enfants, l’organisation des tâches ménagères et la gestion du bien-être familial. Ces exigences renforcent leur charge mentale et participent à leur épuisement global.
Les entreprises appelées à agir
Face à cette problématique, les employeurs ont un rôle crucial à jouer. Le baromètre souligne la nécessité d’initiatives visant à réduire la charge mentale des salariées, notamment par la reconnaissance de leur travail, l’amélioration des conditions de travail et la mise en œuvre de politiques de soutien adaptées. Ces actions peuvent non seulement améliorer le bien-être des femmes mais également renforcer leur engagement et leur productivité.
L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 000 femmes salariées du secteur privé et du secteur public en France, échantillon représentatif de la population féminine salariée française. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères d’âge, de catégorie socioprofessionnelle d’appartenance, de nature de l’employeur (public, privé), de secteur d’activité et de taille d’entreprise, après stratification par région. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 30 septembre 2024.