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Petite Enfance

Les métiers de la petite enfance exposent les salariés à différents risques professionnels. Les plus fréquemment rencontrés dans ces structures sont l’ambiance sonore élevée, les postures contraignantes, les Risques Psycho-Sociaux (RPS) et le risque biologique. 

Diverses solutions, guides et outils existent pour améliorer les conditions de travail des professionnels et prévenir les risques.

Effets sur la santé

Bruit

Les niveaux de bruit peuvent être de l’ordre de 80 dB et générer une réelle fatigue aussi bien auditive que physique. Ils risquent d’engendrer des troubles auditifs.

Risques psychosociaux

La charge mentale liée au travail auprès des enfants est importante du fait de la responsabilité engagée et de l’attention constante nécessaire.

Les tensions liées à la gestion d’un groupe d’enfants (enfants fatigués, conflits, difficultés avec la sieste ou les repas…) peuvent être augmentées par les attentes et les exigences des parents, aboutissant à des injonctions contradictoires.

Risque biologique

Il est principalement lié au travail au contact d’humain (majoritairement de jeunes enfants) ou de produits d’origine humaines (postillons, selles et urines, vomi…) qui peuvent être vecteurs d’agents pathogènes. Il peut également être lié à la préparation des repas : il peut y avoir transmission, soit par la manipulation ou l’ingestion d’éventuelles denrées contaminées, soit par un professionnel « porteur sain » qui contaminerait le plat.

Contraintes posturales (TMS)

Le mobilier (tables, chaises, lits, lavabos …) est le plus souvent inadapté à la taille des adultes. Travailler à hauteur d’enfant entraine des postures penchées, accroupies, à genoux ou assises au sol qui sont fatiguantes et néfastes pour le dos. Le soulèvement et le port répété des enfants représentent un risque d’apparition de TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) du membre supérieur.

Prévention du Risque Biologique

Pour prévenir le risque biologique, il est conseillé de :

  • Mettre en place une éviction des enfants porteurs de maladies virales (gastro entérite, grippe…) même si les professionnels peuvent toutefois être confrontés à celles-ci pendant la période d’incubation.

  • Mettre en place des échantillons témoins des plats et mettre à disposition des tabliers jetables, une blouse et des charlottes pour la préparation des repas.

  • Porter des gants et se laver les mains systématiquement avant et après chaque activité (repas, change…).

  • Respecter le calendrier des vaccinations.

Plus d'informations dans notre dossier dédié : Risques biologiques

Prévention du Bruit

Agir sur l'acoustique des bâtiments permet de réduire le risque. Quelques conseils pour améliorer l'acoustique de l'espace d'accueil :

Cas d'un local réverbant

Éviter les pièces de grande surface

  

Traiter en priorité le plafond

Il peut s’agir de panneaux absorbants placés sur le faux-plafond ou de baffles suspendus. Plus la surface traitée est importante, plus le traitement est efficace. On choisira les matériaux poreux comme les laines de verre ou de roche, les mousses plastiques, le bois expansé ou encore les matériaux membranes recouverts d’un matériau poreux (exemple : formes à suspendre).

Les murs

Plus la surface traitée est importante, plus le résultat est probant. Il est donc conseillé de traiter également les murs. Des panneaux acoustiques pourront être fixés sur les murs actuels. Ne pas hésiter à décorer les espaces non traités (dessins, tentures…) mais éviter, à contrario, d’y apposer trop de miroirs ou de photos (très lisses).

Les vitrages

Il est recommandé de ne pas trop en prévoir. Lorsqu’ils sont déjà en place, on pourra envisager l’ajout de rideaux lourds mais ils présentent deux contraintes supplémentaires : l’hygiène et un éclairage naturel plus faible. Il existe également des stores acoustiques. Chaque situation est à examiner au cas par cas.

Le sol

On évitera à tout prix les surfaces lisses et dures. On préfèrera un revêtement de sol souple, en général en plastique (sol vinyle), idéalement avec une sous couche intégrée. Ne pas hésiter également à disposer des tapis.

Les portes

Les portes ne nécessitent pas forcément d’être vitrées ; on préfèrera les portes pleines (il existe des portes aux propriétés acoustiques). En revanche, une porte vitrée entre deux pièces de vie peut être la solution si l’on doit observer ce qui se passe de l’autre côté.

Cas de l'isolation entre différentes pièces

Une bonne isolation permettra de limiter le passage du bruit d’une pièce à l’autre. Plusieurs options sont envisageables :

  • Étudier l’indice d’affaiblissement acoustique lors du choix des matériaux.

  • Augmenter la masse surfacique de la paroi (utiliser des matériaux lourds comme le béton lourd, les dalles flottantes). Plus elle sera élevée, plus la transmission sera difficile (éviter les boiseries).

  • Utiliser le principe de parois multiples avec, dans l’idéal, une lame d’air "enfermée" (l’air est un bon isolant) comprenant des matériaux absorbants tels que de la laine de verre.

  • Utiliser l’existant : on retrouve souvent dans les pièces de vie des meubles de rangement. Pourquoi ne pas envisager de mettre ces meubles contre le mur mitoyen et d’y ranger des éléments assez lourds (papiers, jouets en bois ou composés de matériaux poreux telles que les couches, des couvertures). On évitera en revanche d’y stocker des jouets en plastiques légers ou des objets métalliques. Dans les chambres on évitera de placer les lits des enfants le long des murs mitoyens.

  • Colmater les fentes et les trous avec un matériau lourd (béton) quand c’est possible, mais aussi les bas et joints de portes (boudins, feutre…).

Quelques actions complémentaires : 

  • Veiller à l'aménagement des locaux, séparer les différentes zones de jeux à l'intérieur d'une même pièce et disposer les pièces de fortes activités à l'écart des dortoirs. 

  • Favoriser une bonne organisation des activités en limitant le nombre d’enfants dans un espace donné. Prévoir une salle de "défoulement". Proposer des activités en petits groupes. Et enfin, proposer des activités en extérieur le plus souvent possible.

  • Concernant le mobilier, les équipements et les jouets éviter les tables et chaises métalliques : préférer celles en bois ou plastique avec un revêtement amortissant sur la surface de la table. Opter pour l'électroménager ayant les puissances acoustiques les plus faibles.

Plus d'informations dans notre dossier dédié : Le Bruit

Prévention du Risque de TMS

Pour prévenir le risque de TMS, il est conseillé de :

Installer lorsque cela est possible des équipements compatibles avec la taille des adultes :

  • lavabos avec un marchepied pour les enfants,
  • mobilier surélevé permettant aux adultes d'être face aux enfants pour les repas ou les activités.

Utiliser du mobilier adapté :

  • lits à hauteur réglable avec barrière escamotable,
  • fauteuil « biberon » avec dossier haut et accoudoir,
  • cale dos pour l’assise au sol.

Eviter de porter un enfant en âge de marcher :

  • favoriser l’autonomie avec des escaliers pour monter sur la table de change,
  • pratiquer le change debout.
  • Apprendre à se préserver grâce aux formations PRAP (prévention des risques liés à l’activité physique) avec modules adaptés au secteur de la Petite Enfance.

Prévention du Risque RPS

Pour prévenir le risque RPS, il est conseillé de :

Prévenir les risques de tensions et d’incidents avec les parents :

  • formaliser les temps de transmission (éléments d’information à transmettre, modes de communication à adopter…).

Ne pas négliger les temps de transmission entre professionnels : 

  • favoriser les échanges dans l’équipe, prévoir des temps réguliers d’analyse de pratique.

Accompagnement du SMIA

Le SMIA et ses équipes peuvent répondre à vos questions et vous accompagner dans vos démarches (aide à l’évaluation du risque…) et en particulier lors d’un projet architectural ou de réaménagement. Pour toute demande, vous pouvez contacter :

Aller plus loin

INRS :

Vaccination info service : Calendrier 2023