Le soudage est un procédé d’assemblage permanent de deux pièces métalliques par fusion de leurs bords. Il permet d’assurer la continuité de la matière à assembler.
On distingue le soudage homogène (la pièce et le métal d’apport du joint ont des compositions chimiques identiques ou voisines) du soudage hétérogène (matériaux de nature différente, moins fréquent).
Il existe près de 140 procédés de soudage différents. Ces procédés peuvent être :
Manuels
Semi-automatiques
Automatiques
Il y a deux grandes catégories de procédés de soudage selon la source d’énergie utilisée :
Le soudage utilisant une source d’énergie extérieure à la pièce (flamme, arc électrique, faisceaux d’électrons, faisceau laser, jet de plasma…)
Le soudage utilisant une source d’énergie interne aux pièces : soudage électrique par résistance, friction, diffusion, ultrasons….
Particules métalliques (qui proviennent pour 95% du métal d’apport)
Gaz (monoxyde de carbone (CO), oxydes d’azotes (NOx), ozone (O3)….)
Fumées et gaz issus des résidus de revêtements : zinc (Zn) si soudage sur galva, phosgène, chlore… si les pièces sont grasses ou ont été solvantées, polyuréthane (PU), aldéhydes, chromates, plomb… si présence de peintures et/ou résines
Eventuellement de fluorures, acide borique, silice… si et selon emploi de flux
Les effets sur la santé d’une exposition aux fumées de soudage dépendent de leur composition, de la fréquence d’exposition et de la quantité de fumées inhalées.
Elles peuvent être à l’origine d’intoxications entraînant la survenue de pathologies aigües (œdème pulmonaire, fièvre des métaux, asthme, pneumonie toxique) ou chroniques (pneumoconiose, bronchite chronique, atteinte du système nerveux central, atteinte rénale, cancer broncho-pulmonaire).
⚠ Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) classe toutes les fumées de soudage comme cancérogènes avérés.
(facteur de) Risques | Origines | Effet sur la santé | |
---|---|---|---|
Risque oculaire |
| Atteintes de la rétine ‘coup d’arc’, brûlures de la cornée, cataracte | |
Champs électromagnétique (dysfonctionnement implant actif et stimulateur cardiaque) |
| Problèmes cardiaques, échauffement corporel | |
Chaleur trop intense |
| Brûlure cutanée, rougeurs et enflure, crampes, épuisement à la chaleur | |
Projections | Projection de gouttelettes métalliques et/ou de laitier | Brûlures cutanées | |
Bruit |
| Atteintes auditives | |
Manutention, contraintes posturales… |
| TMS, tendinite, lombalgies | |
Electricité |
| Choc électrique (électrisation voire électrocution) | |
Explosion |
| ||
Incendie |
| Brûlure, asphyxie… | |
Rayonnement | Exposition aux rayonnements UV (pour les procédés à l’arc électrique et oxygaz) | Brûlure cutanée |
Dans la mesure du possible, privilégier les procédés de soudage les moins émissifs (ex : TIG)
Limiter la teneur en CO2 dans le gaz employé (cas du soudage MAG)
Veiller à ce que les soudeurs aient été correctement formés et sachent comment régler correctement leur poste.
S’assurer de l’état de propreté des pièces
Mettre à disposition des appareils de protection respiratoire lorsque la mise en place d’un dispositif de captage des fumées n’est pas possible ou insuffisant (ventilation assistée TH3 voire appareil isolant en cas d’intervention en milieu confiné) ;
Mettre en place un dispositif de captage des fumées à la source (dosseret aspirant, torche aspirante, cabine, gabarit aspirant, table aspirante…) et rejeter les fumées aspirées en extérieur (proscrire le recyclage d’air)
Eviter le régime de transfert globulaire pour les procédés MIG/MAG
Veiller à ce que le rejet des fumées extraites se fasse loin des entrées d’air neuf
La prévention des fumées de soudage en vidéo :
Dans les ateliers de chaudronnerie, métallerie… où du soudage est réalisé, l’exposition au bruit peut bien sûr être liée au procédé de soudage lui-même (intensité fluctuante selon le procédé mis en œuvre et les paramètres de soudage) mais aussi à toutes les activités annexes souvent associées telles que le meulage, redressage.
Quelques solutions peuvent être mises en place pour réduire le bruit :
Procédés de soudage : privilégier (quand cela est possible) certains procédés de soudage moins émissifs en terme de bruit (ex : TIG)
Paramètres de soudage : modifier certains paramètres de soudage pour éviter le régime de transfert globulaire et limiter les crépitements.
Traitement acoustique : ajouter des matériaux absorbants et traiter l'acoustique de l'atelier permet également de limiter le niveau de bruit ambiant.
Protections auditives : pour le martelage et le meulage, le port de protections auditives reste nécessaire.
Plus d'informations dans notre dossier dédié au bruit.
Ecrans de protection | La mise en place de rideaux et écrans opaques permet de protéger l’environnement de l’opérateur contre les rayonnements. |
EPI (Equipements de Protection Individuels) | Le soudeur, doit en être protégé par des vêtements de travail (veste-pantalon dépourvu de plis au revers avec des poches à rabats) et des EPI adaptés (casque ou masque muni d’un filtre oculaire, chaussures de sécurité montantes, fermées et isolantes avec guêtres, tablier en toile ignifugée ou en cuir…), couvrant toute sa surface de peau. |
Gestion du câble de soudage | L’emploi d’une potence permet l’arrivée latérale du câble de soudage et ainsi d’éviter que celui-ci ne soit enroulé autour du bras du soudeur ou, pire, positionné sur son épaule (ces pratiques sont à bannir). |
Plus d'informations dans nos dossiers dédiés aux rayonnements.
La prévention des risques de brûlure se fait également via : le port de vêtements de travail et EPI adaptés, la mise en place des écrans/rideaux de protection, un éloignement suffisant des postes entre eux, une bonne information et organisation du travail.
Il n’y a pas une solution adaptée à tous les cas de figure aussi il convient d’étudier les conditions de travail, contraintes posturales, environnementales… afin d’adapter le poste pour limiter autant que possible les manutentions de charges lourdes, les gestes répétitifs et contraintes posturales qui peuvent entrainer des Troubles Musculo-Squelletiques (TMS).
La mécanisation de la manutention des pièces, l’utilisation de potences, de vireurs, les plans de travail réglables en hauteur… sont autant d’idées qui peuvent améliorer les conditions de travail des soudeurs.
Plus d'informations dans notre dossier dédié aux TMS.
Pour prévenir les risques : éclairage adapté de l’atelier et des postes, aménagement du poste de travail et de son environnement pour éviter les passages de câbles au sol, zones dédiées et matérialisées pour le stockage des pièces, veiller à maintenir le sol en bon état…
Pour prévenir les risques : éviter tout contact avec des bobines de fil sous tension, ne jamais enrouler un câble de soudage autour du corps, mettre hors tension les équipements non utilisés, porter des vêtements de travail secs et isolants et utiliser un tapis isolant lorsque les soudeurs travaillent en contact avec des surfaces métalliques (par exemple à l’intérieur d’un réservoir).
Pour prévenir les risques : il convient d’organiser le stockage, de contrôler très régulièrement l’état des moyens de manutention/levage (chaînes, sangles…) et de faire contrôler périodiquement les ponts, palans…
Le SMIA et ses équipes peuvent répondre à vos questions et vous accompagner dans vos démarches (aide à l’évaluation du risque…). Pour toute demande, vous pouvez contacter :
Aération et assainissement :
Risque chimique :
INRS : Les fumées de soudage et des techniques connexes – ED 6132
PRST-PDL :
Multi-prévention ASP : Guide ‘Prévention pour le soudage et le coupage’ - Caroline Godin
Assurance Maladie : Aide-mémoire technique ‘Fumées de soudage en chaudronnerie’ - Avril 2019