Nanoparticules
Les nano-objets sont des matériaux naturels, formés accidentellement ou manufacturés dont une, deux ou trois dimensions se situent à l’échelle nanométrique (entre 1 et 100nm). Les nanoparticules sont aussi appelées particules ultrafines.
Pour donner un ordre d’idée, l’écart de taille entre la Terre et une orange est comparable à celui entre une orange et une nanoparticule, soit environ 10 000 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu.
Il est possible d'en trouver dans de nombreux produits, que ce soit au travail ou dans le quotidien (alimentation, peintures…).
Pour plus d'informations, consultez la Norme ISO/TS 27687:2008
Secteur | Éléments concernés | Particules |
Agroalimentaire | Boisson, charcuterie, confiserie, épice et produit déshydraté, glace… | E551 (Silice amorphe), E170 (carbonate de calcium), oxyde fer (E172), phosphate de calcium (E341), carbonate de sodium (E500)… |
Cosmétique, soin | Maquillage, dentifrice, crème solaire, crème de soin, coloration/décoloration capillaire, déodorants… | Noir de carbone, dioxyde de titane, oxyde de fer, silice amorphe, carbonate de calcium, oxyde de zinc… |
BTP, peinture, vernis, encres | Ciment, enduit, peinture, laque, vernis, mastic… | Dioxyde de titane, oxyde de fer, noir de carbone, argile… |
Énergie et environnement | Éclairage, batterie, pales d’éolienne, photovoltaïque… | Nanotube de carbone, quantum dot, graphène… |
Pharmacie et santé | Détection, marquage, imagerie, radiothérapie, implant, prothèse, pansement, gel, crème… | Or, oxyde de fer, nanotube de carbone, oxyde de zinc, argent, silice amorphe… |
Plasturgie et caoutchouc | Pneumatique, semelle de chaussure, joint, plastique pour l’emballage, jouet, électroménager… | Nanotube de carbone, carbonate de calcium, fullerène, nanofibre de carbone, hydroxyde d’aluminium… |
Textile, habillement | Vêtement respirant, anti-odeur, antibactérien, retardateur de flamme, réflexion UV, hydrophobe, anti-coupure | Argent, or, trioxyde d’antimoine, cuivre, argile… |
Papier, carton | Papier journal, papier d’impression, papier d’emballage | Argent, argile, carbonate de calcium, noir de carbone… |
De nombreux paramètres influent sur le niveau d’exposition : procédés, matériaux, quantités, durée et fréquence, moyens de protection. L’exposition peut avoir lieu à toutes les étapes du cycle de vie des produits : R&D, fabrication, transport, stockage, utilisation, fin de vie et gestion des déchets.
Certains procédés de fabrication émettent des nanoparticules :
- Procédés thermiques : soudage, coupage de matériaux, application de résine… (consultez notre page soudage ici)
- Procédés mécaniques : ponçage, perçage, polissage… (consultez notre page garage ici)
- Combustion : émissions de moteurs, chauffage au gaz, fumage alimentaire…
Les nanoparticules émises dépendent du matériau utilisé et du type de procédé employé.
Différents risques
Composition, taille, forme, réactivité.
Aérosolisation, dispersion dans l’air.
Effets encore mal connus, prudence nécessaire.
Peuvent rester longtemps dans l’environnement de travail.
Voies d'exposition
Principale voie de pénétration des particules.
Via une alimentation contaminée.
Par contact direct avec les particules.
Par contact avec les particules.
Leur élimination dépend de leur solubilité et des caractéristiques de la molécule. Certaines seront facilement éliminées, tandis que d’autres s’accumuleront ou migreront via les systèmes sanguin et lymphatique et atteindre différents organes.
Risques pour la santé
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Augmentation des risques de maladies respiratoires et cardiovasculaires.
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Effets inflammatoires pulmonaires.
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Perturbation de certains paramètres sanguins (plaquettes…).
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Développement possible de certaines pathologies du système nerveux central.
De nombreux paramètres influent sur les risques pour la santé en fonction :
- De la molécule : composition chimique, taille, surface, nombre, forme, structure, solubilité et les degrés d’agrégation et d’agglomération.
- De l’exposition : durée, protection…
- De la sensibilité individuelle : maladie respiratoire.
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Identifier les dangers : connaître les propriétés des nanomatériaux utilisés.
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Éviter les risques : supprimer l’usage si possible.
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Évaluer les risques : analyser les procédés, les expositions, les tâches.
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Prévenir ou limiter les risques : mettre en place des mesures techniques et organisationnelles.
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Vérifier l’efficacité : contrôler régulièrement les dispositifs mis en place.
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Adapter les mesures : ajuster selon les évolutions scientifiques et techniques.
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Manipuler les nanomatériaux sous forme de suspension liquide ou de gel plutôt qu’à l’état de poudre.
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Délimiter et restreindre la zone de travail aux seuls salariés directement concernés par la manipulation de nanomatériaux.
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Apposer dans les locaux où sont manipulés des nanomatériaux des panneaux d’avertissement et de signalisation, en utilisant par exemple celui préconisé par l’INRS. (voir encart "pictogramme nanoparticules")
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Optimiser le procédé pour obtenir un niveau d’empoussièrement aussi faible que possible : privilégier les systèmes clos et des techniques automatisées.
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Collecter et traiter les déchets.
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Capter les polluants à la source (sorbonne de laboratoire, boîte à gants, buse ou anneau aspirant…) et filtrer l’air avant rejet à l’extérieur du local de travail (filtres à très haute efficacité, de classe supérieure à H13).
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Nettoyer régulièrement et soigneusement les sols et les surfaces de travail.
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Porter un appareil de protection respiratoire filtrant (filtre de classe 3) ou isolant, une combinaison à capuche ou une blouse jetable contre le risque chimique (type 5), des gants et des lunettes.
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Équipements de protection collective (EPC) : systèmes clos, hottes, captation à la source.
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Équipements de protection individuelle (EPI) : masques, gants, combinaisons (en complément des EPC).
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Organisation du travail : limiter le nombre de personnes exposées, réduire la durée d’exposition.
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Formation et information : sensibiliser les travailleurs aux risques spécifiques.

Pictogramme nanoparticules
Bien qu’il ne soit pas officiel, ce pictogramme est recommandé par l'INRS pour signaler la présence de nanoparticules dans un produit, afin d’informer les utilisateurs et de favoriser une meilleure prévention des risques potentiels.
« Compte tenu des incertitudes médicales actuelles quant aux effets des nanomatériaux sur la santé, il n’existe pas à ce jour de consensus sur le contenu et les modalités du suivi médical des salariés potentiellement exposés aux nanomatériaux. » - INRS
Les modalités de suivi en prévention et santé au travail seront déterminées en fonction des autres risques au poste. Elles devront être adaptées au rythme de l’évolution des connaissances sur le sujet des nano particules.
Le SMIA et ses équipes peuvent répondre à vos questions et vous accompagner dans vos démarches (aide à l’évaluation du risque…). Pour toute demande, vous pouvez contacter :
- votre équipe médicale
- ou nos conseillers en prévention